Abbaye de Fontfroide à Narbonne
AU COMMENCEMENT…
Il fallait en général au moins une vingtaine d’années pour que les abbayes sortent de la phase maîtrise foncière, défrichage, assainissement, mise en exploitation. Elles doivent accumuler suffisamment de capitaux. Et ceci par donations principalement, pour envisager de construire en dur une abbaye qui se veut définitive.
En effet, cette règle semble être respectée à Fontfroide. Tout d’abord, la donation faite en 1157 par Ermengarde vicomtesse de Narbonne, des ‘lieux et terres de Fontfroide’ à la communauté. De ce fait, cela confirme que douze ans après l’affiliation à Citeaux, l’autorisation a été donnée aux moines de s’installer dans le massif. L’argent est utilisé à la construction du monastère qui débute dans les années 1170 – 1180.
PREMIÈRES CONSTRUCTIONS XII-XIII
C’est donc réellement à la fin du XII que commencent les premiers travaux. En priorité les lieux de prière, église et cloître, et la salle capitulaire. Puis démarre la construction des réfectoires (moines et frère convers). Puis le cellier, les dortoirs et, en lieu et place d’une charpente, la construction de la voûte gothique du cloître, vers la fin du XIII. Ses premières constructions s’étalent donc sur 2 siècles et suivent l’évolution architecturale : la partie basse du cloître est romane, la voûte de la salle capitulaire est en roman tardif (avec ces fameux ‘boudins’ toriques) et finalement la surélévation du cloître est gothique. Nous n’en sommes qu’au début des premières transformations…
DEUXIÈME PHASE DE TRAVAUX XIV
Une fois l’abbaye bâtie, des agrandissements peuvent avoir lieu, principalement dans l’église. Avec la construction de 5 chapelles collatérales côté sud, une tribune pour les moines malades au niveau du transept, et enfin la Chapelle des Morts, donnant sur le cimetière. Les travaux s’arrêtent ensuite un certain temps, le temps de gloire est terminé : la Peste Noire a décimé les 2/3 de la communauté, les moines ne sont plus qu’une vingtaine. Il faudra attendre le XVI et la mise en commende de l’abbaye pour revoir les bâtisseurs à l’œuvre.
EMBELLISSEMENTS DU XVI – XVII – XVIII
La présence des abbés commendataires et le relâchement de la petite communauté monastique à Fontfroide vont contribuer à l’évolution des bâtiments. Loin de l’austérité architecturale cistercienne, l’abbaye de Fontfroide prend des airs de château avec des fenestrages à meneaux, des frontons classiques, une Cour d’honneur. De même un aménagement du dortoir des convers en hôtellerie, et l’implantation de jardins à l’italienne. Ainsi, jusqu’à la veille de la Révolution, les moines n’ont cessé d’embellir, de transformer et de construire. Malgré la superposition des styles, une réelle volonté d’unité et d’homogénéité transparaît.
LE XX ET LE XXI
EN 1908, après le départ des moines, l’abbaye est rachetée par Gustave et Madeleine Fayet. Gustave Fayet entreprend la restauration et la redécoration des lieux. Son empreinte la plus remarquée, certainement, la pose de nouveaux vitraux par l’artiste Richard Burghstal. Loin de la grisaille cistercienne, ces vitraux illuminent l’église de leurs couleurs au gré de la lumière, avec, en fin de journée, la Rosace de la Création du Monde trônant à l’Ouest. Aujourd’hui, la restauration se poursuit encore, architectes, compagnons, tailleurs de pierre continuent le travail de leurs prédécesseurs.
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