La Côte d’Ivoire est le dernier pays d’Afrique de l’Ouest à expulser les troupes de l’ancienne puissance coloniale après le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
La Côte d’Ivoire a annoncé que les troupes françaises quitteraient le pays ce mois-ci après une présence militaire de plusieurs décennies, devenant ainsi la dernière nation africaine à réduire ses liens militaires avec son ancien colonisateur.
Dans son discours de fin d’année, le Président Alassane Ouattara a déclaré que le 43ème bataillon d’infanterie de marine du BIMA à Port-Bouet à Abidjan – où les troupes françaises étaient stationnées – « sera remis » aux forces armées de Côte d’Ivoire à partir de janvier 2025.
« Nous pouvons être fiers de notre armée, dont la modernisation est désormais effective. C’est dans ce contexte que nous avons décidé le retrait concerté et organisé des forces françaises » de Côte d’Ivoire, a déclaré M. Ouattara.
La France, dont la domination coloniale en Afrique de l’Ouest a pris fin dans les années 1960, compte près de 1 000 soldats en Côte d’Ivoire, selon certaines sources.
La Côte d’Ivoire est le dernier pays d’Afrique de l’Ouest à expulser des troupes françaises après le Mali, le Burkina Faso et le Niger. En novembre, à quelques heures d’intervalle, le Sénégal et le Tchad ont également annoncé le départ des soldats français de leur territoire.
Le 26 décembre, la France a rendu sa première base militaire au Tchad, dernier pays du Sahel à accueillir des troupes françaises.
La Côte d’Ivoire reste un allié important de la France. La réduction des liens militaires intervient alors que la France tente de raviver son influence politique et militaire déclinante sur le continent africain en élaborant une nouvelle stratégie militaire qui réduirait fortement sa présence permanente de troupes sur le continent.
La France a été chassée de plus de 70 % des pays africains où elle avait une présence militaire depuis la fin de sa domination coloniale. Les Français ne restent qu’à Djibouti, avec 1 500 soldats, et au Gabon, avec 350 personnes.
Les analystes ont décrit ces développements comme faisant partie d’une transformation structurelle plus large de l’engagement de la région avec Paris, dans un contexte de sentiments locaux croissants contre la France, en particulier dans les pays frappés par des coups d’État.
Après avoir expulsé les troupes françaises, les chefs militaires du Niger, du Mali et du Burkina Faso se sont rapprochés de la Russie.