Le pays devient le premier au monde à garantir explicitement l’avortement comme un droit constitutionnel. Macron scelle l’amendement et s’engage à faire pression pour la levée des restrictions dans toute l’Europe.
La France est officiellement devenue le premier pays au monde à garantir le droit à l’avortement dans sa constitution, et le président Emmanuel Macron a promis qu’il » n’aurait de cesse » que les femmes de toute l’Europe bénéficient de la même protection.
L’amendement constitutionnel, adopté par le Parlement français en début de semaine, a été scellé à la cire chaude à Paris vendredi.
Les participants à la cérémonie, qui coïncidait avec le début de l’année scolaire, ont assisté à la cérémonie. Journée internationale de la femme, M. Macron a déclaré qu’il ferait pression pour que le droit à l’interruption de grossesse soit inclus dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.
« Aujourd’hui n’est pas la fin de l’histoire mais le début d’un combat », a-t-il déclaré devant le ministère de la Justice.
« Nous allons mener ce combat sur notre continent, dans notre Europe, où les forces réactionnaires s’attaquent aux droits des femmes.
Ce 8 mars 2024, c’est dans les pas de ces combattantes que nous nous inscrivons avec humilité. Pour les droits des femmes. pic.twitter.com/7HbORTODKk
– Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 8 mars 2024
L’avortement est légal en France depuis 1975, mais M. Macron s’est engagé l’année dernière à mieux le protéger après l’affaire de l’avortement. Cour suprême des États-Unis En 2022, la Cour suprême des États-Unis a annulé le droit à la procédure, vieux d’un demi-siècle, en laissant aux États le soin d’en décider.
Lors d’un vote historique, les deux chambres de la Parlement français a donné son feu vert pour que l’interruption de grossesse devienne une « liberté garantie » dans l’article 34 de la Constitution, ce qui a suscité la joie des féministes.
Des points de vue divergents
Neil Datta, du Forum parlementaire européen pour les droits sexuels et reproductifs, a déclaré que la France pourrait servir d’exemple aux progressistes de toute l’Europe.
🇫🇷🎉This #Journée internationale des femmes marque l’histoire : Macron scelle #avortement comme un droit constitutionnel. #France « pourrait servir d’exemple aux progressistes de tous les pays d’Europe », a déclaré notre directeur exécutif Neil Datta lors de la cérémonie à Paris. @FRANCE24
👉https://t.co/pL6cCLeCVq pic.twitter.com/BMoBMDnuv1– EPF (@EPF_SRR) 8 mars 2024
Mais il pourrait s’avérer difficile de modifier la charte de l’UE, ce qui nécessiterait l’unanimité. Si la plupart des pays européens ont légalisé l’avortement, certains imposent des restrictions aux femmes souhaitant interrompre leur grossesse, et de profondes divisions subsistent quant au droit à l’avortement.
L’année dernière, Malte, membre de l’UE, a fait marche arrière sur un projet de loi qui aurait autorisé l’interruption de grossesse lorsque la santé de la mère est gravement menacée, déclarant à la place que les avortements ne seraient autorisés que lorsque la vie de la mère est en danger.
À l’instar de celle de Malte, la législation polonaise contre l’avortement est l’une des plus restrictives d’Europe. Les grossesses ne peuvent être interrompues qu’en cas de menace pour la vie ou la santé de la mère ou en cas de viol. Le nombre d’avortements dans le pays est passé de plus de 1 000 en 2020 à 161 en 2022.
Le droit à l’avortement est plus largement accepté en France qu’aux États-Unis et dans de nombreux autres pays, les sondages montrant qu’environ 80 % des Français soutiennent la légalité de l’avortement.