Un millier d’agents de sécurité sont arrivés de France pour faire face aux pires troubles que le territoire ait connus depuis les années 1980.

Les autorités de Nouvelle-Calédonie ont qualifié la situation dans le territoire français du Pacifique de « plus calme » après que Paris a déclaré l’état d’urgence en réponse aux violences qui ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi en raison de projets visant à modifier les règles de vote provinciales.

Le haut-commissaire de Nouvelle-Calédonie, qui représente l’Etat français, a déclaré dans un communiqué vendredi que les troubles dans la capitale provinciale Nouméa s’étaient apaisés, alors que des centaines de renforts de sécurité arrivaient de Paris.

« Pour la première fois depuis lundi, la situation est plus calme et plus sereine dans le Grand Nouméa », a déclaré le haut-commissariat dans un communiqué.

Cependant, des incendies se sont déclarés dans une école et deux entreprises au cours de la nuit, a ajouté la Commission.

Barricade de fortune des habitants d'un quartier de Nouméa. Un homme parle au conducteur d'une voiture. D'autres personnes sont en arrière-plan. Il y a un drapeau blanc. Il y a des maisons sur la colline.
Un habitant parle à un automobiliste à une barricade temporaire de son quartier à Nouméa, alors que la ville est toujours en état d’alerte. [Theo Rouby/AFP]

La colère couve depuis des semaines face au projet français d’étendre le droit de vote en Nouvelle-Calédonie aux étrangers qui vivent sur l’île depuis 10 ans ou plus, dans le cadre d’un assouplissement des restrictions de vote convenues après une période antérieure de troubles politiques dans les années 1980.

Les autochtones kanaks, qui représentent environ 40 % de la population, craignent que cette mesure, qui a été adoptée par l’Assemblée nationale à Paris mercredi, ne dilue leur vote et leur influence politique.

Environ 1 000 agents de sécurité supplémentaires sont attendus en Nouvelle-Calédonie, s’ajoutant aux 1 700 déjà présents, tandis que les autorités ont déclaré qu’elles réclameraient « les peines les plus sévères pour les émeutiers et les pillards ». Cinq personnes soupçonnées d’avoir organisé les troubles, qui ont vu des routes barricadées, des commerces incendiés et des pillages, ont été assignées à résidence jeudi.

Au moins cinq personnes ont été tuées depuis que les violences ont éclaté lundi, après qu’un deuxième policier a été tué jeudi. Trois civils, tous Kanaks, ont également trouvé la mort, tandis que des centaines de personnes ont été blessées.

Ces violences sont les pires que le territoire ait connues depuis plus de 30 ans et font suite à l’échec de trois référendums sur l’indépendance qui faisaient partie d’accords politiques antérieurs visant à garantir la stabilité. Le dernier référendum de décembre 2021 a été boycotté par les groupes indépendantistes kanaks parce qu’il s’est déroulé pendant la pandémie de COVID-19 et que le taux de participation n’a été que de 44 %.

Des membres du bataillon des marins-pompiers de Marseille montent les marches pour embarquer dans un avion. Ils portent des uniformes bleus avec l'inscription
Un millier d’agents de sécurité supplémentaires ont été envoyés de France pour aider à faire face aux troubles en Nouvelle-Calédonie. [Manon Cruz/Reuters]

L’indépendance reste une cause populaire dans ce territoire situé entre l’Australie et les Fidji et colonisé par les Français à la fin du 19e siècle.

L’état d’urgence, qui comprend un couvre-feu nocturne et une interdiction des rassemblements, restera en vigueur pendant 12 jours.

By Laurie

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