Les autorités du territoire français de Nouvelle-Calédonie, dans le Pacifique, ont annoncé un couvre-feu de deux jours et interdit les rassemblements à la suite de violents troubles.

Les autorités françaises ont imposé un couvre-feu dans la capitale, Nouméa, et dans d’autres zones, fermé l’aéroport international de la Nouvelle-Calédonie et envoyé des renforts de police après que des manifestations de militants indépendantistes sur les changements du système électoral du territoire aient dégénéré en troubles.

Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a appelé au calme, signalant que 54 membres des forces de sécurité avaient été blessés et 82 personnes arrêtées. Aucun blessé grave n’a été signalé parmi les civils.

Les autorités ont également condamné la destruction de biens, déclarant que 50 entreprises locales et environ 200 véhicules avaient été brûlés.

Les violences ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi, alors que les législateurs français débattaient à Paris des modifications du droit de vote qui augmenteraient le nombre de personnes pouvant voter en Nouvelle-Calédonie. Un vote final était prévu plus tard dans la journée de mardi.

Les changements proposés permettraient aux résidents français qui vivent en Nouvelle-Calédonie depuis 10 ans de voter aux élections provinciales – une mesure dont les dirigeants locaux craignent qu’elle ne dilue le vote des autochtones kanaks.

L’un des cinq territoires insulaires couvrant l’Asie-Pacifique détenus par la France, la Nouvelle-Calédonie est riche en ressources naturelles et constitue la pièce maîtresse du plan du président français Emmanuel Macron visant à accroître l’influence de Paris dans la région.

Le ministre de l’Intérieur, Gerald Darmanin, a déclaré le X que les nouvelles règles électorales proposées étaient « un devoir moral pour ceux qui croient en la démocratie », mais qu’elles ne devaient pas faire obstacle aux tentatives de parvenir à un accord politique plus large.

M. Darmanin, dont le portefeuille comprend les territoires français d’outre-mer, a été chargé par M. Macron de sceller un accord avec les dirigeants kanaks sur le futur statut de la Nouvelle-Calédonie après des décennies de tensions politiques.

Le bureau de M. Macron a déclaré ce week-end que le président inviterait des représentants de la population du territoire à Paris pour des discussions visant à parvenir à un règlement pacifique.

Tous les rassemblements ont été interdits dans la région du Grand Nouméa, et une interdiction de consommer de l’alcool a été mise en place, tandis que l’aéroport international de Nouméa a été fermé et tous les vols commerciaux annulés.

La Nouvelle-Calédonie est située à environ 19 300 km de la France et compte 270 000 habitants, dont 41 % de Mélanésiens et 24 % d’origine européenne, principalement française.

L’accord de Nouméa de 1998 a permis de mettre fin à une décennie de conflit en traçant la voie vers une autonomie progressive et en limitant le droit de vote aux autochtones kanak et aux migrants ayant vécu en Nouvelle-Calédonie avant 1998.

By Laurie

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