Les autorités font état d’au moins deux morts et de dégâts matériels après le passage d’un cyclone d’une violence inattendue sur un territoire insulaire.

Les autorités françaises craignent un bilan « lourd » après le passage du cyclone Chido sur les îles de Mayotte, laissant une traînée de destruction sur ce territoire d’outre-mer situé dans l’océan Indien.

Au moins deux personnes ont été tuées après que le cyclone, accompagné de rafales de vent à grande vitesse, a traversé le territoire français, anéantissant des bidonvilles et endommageant et détruisant des bâtiments gouvernementaux, l’hôpital et des habitations de fortune, selon le Premier ministre français François Bayrou.

Cette catastrophe a soulevé des inquiétudes quant à l’accès à la nourriture, à l’eau et à l’assainissement sur les îles de l’océan Indien, a déclaré M. Bayrou aux journalistes à l’issue d’une réunion interministérielle qui s’est tenue dans la soirée de samedi.

« Tout le monde comprend qu’il s’agit d’un cyclone d’une violence inattendue », a déclaré M. Bayrou.

Chido devrait également toucher terre dimanche dans les provinces de Cabo Delgado ou de Nampula, dans le nord du Mozambique, après avoir frappé Mayotte.

Située à près de 8 000 km de Paris, à quatre jours de mer de la France, Mayotte est nettement plus pauvre que le reste du pays et est en proie à la violence et à l’agitation sociale depuis des décennies.

Les tensions ont été exacerbées sur ce territoire de 320 000 habitants au début de l’année par une pénurie d’eau, ainsi que par des tentatives de restriction des droits de citoyenneté.

Le ministre de l’Intérieur par intérim, Bruno Retailleau, a ajouté que Chido avait laissé des traces de destruction « dramatiques ».

« Il faudra plusieurs jours pour établir le bilan des victimes, mais « nous craignons qu’il soit lourd », a-t-il déclaré à la sortie d’une réunion de crise du gouvernement présidée par M. Bayrou.

M. Retailleau se rendra à Mayotte lundi, a indiqué son bureau.

Thani Mohamed-Soilihi, ministre délégué à la Francophonie et aux partenariats internationaux, né à Mayotte, n’a pas reçu de nouvelles de sa famille ou de ses amis dans les îles à la suite du cyclone, ont déclaré M. Bayrou et M. Retailleau.

Le cyclone a mis la région en état d’alerte alors qu’il se rapprochait du continent africain, avec des rafales d’au moins 226km/h (140mph).

La tempête a également frappé les îles voisines des Comores, provoquant des inondations et endommageant des habitations.

Les deux décès confirmés sont survenus sur Petite-Terre, la plus petite des deux îles principales de Mayotte, a indiqué une source de sécurité à l’agence de presse AFP. L’agence de presse Reuters a chiffré le nombre de morts à quatre.

Le ministre des Transports par intérim, François Durovray, a déclaré sur X que l’aéroport de Pamandzi, sur Petite-Terre, avait « subi d’importants dégâts ».

Selon les experts, Chido est la dernière d’une série de tempêtes dans le monde entier à être alimentée par le changement climatique.

Le cyclone « exceptionnel » a été suralimenté par les eaux particulièrement chaudes de l’océan Indien, a déclaré à l’AFP le météorologue François Gourand, de Météo France.

Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré vendredi que la force du cyclone était similaire à celle des cyclones Gombe en 2022 et Freddy en 2023, qui ont tué respectivement plus de 60 personnes et au moins 86 personnes au Mozambique.

L’OCHA a prévenu que quelque 1,7 million de personnes étaient en danger et a indiqué que les restes du cyclone pourraient également déverser des « précipitations significatives » sur le Malawi voisin jusqu’à lundi, ce qui pourrait déclencher des inondations soudaines.

Le Zimbabwe et la Zambie devraient également connaître de fortes pluies.

By Laurie

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