Le bureau du président français indique qu’un nouveau Premier ministre sera nommé vendredi matin suite à la démission de Michel Barnier la semaine dernière.
Le président français Emmanuel Macron nommera un nouveau Premier ministre vendredi matin, a annoncé son bureau.
« Le communiqué nommant le Premier ministre sera publié demain matin », a déclaré le palais présidentiel de l’Elysée jeudi après le retour anticipé de M. Macron d’un voyage en Pologne.
Le nouveau premier ministre remplacera Michel Barnier, qui a démissionné la semaine dernière après que les législateurs d’extrême droite et d’extrême gauche ont voté pour renverser son gouvernement, plongeant la France dans sa deuxième crise politique majeure en six mois.
Michel Barnier a démissionné après seulement trois mois de mandat, soit le mandat le plus court d’un premier ministre dans l’histoire moderne de la France.
Tous les candidats pressentis jusqu’à présent ont rencontré des objections d’au moins un côté de l’échiquier politique.
La rumeur selon laquelle François Bayrou, centriste chevronné, serait le premier choix de M. Macron, suscite l’hostilité de la gauche – qui se méfie de la poursuite des politiques du président – et de la droite, où il n’est pas apprécié par l’influent ancien président Nicolas Sarkozy.
Outre M. Bayrou, les candidats au poste de premier ministre comprennent l’ancien premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, l’actuel ministre de la Défense Sébastien Lecornu, un fidèle de M. Macron, et l’ancien ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
Le nom de Roland Lescure est également évoqué dans les médias – M. Lescure est un ancien ministre de l’industrie, mais la nomination de l’ancien socialiste risquerait d’enflammer la droite.
La chute du gouvernement a mis la pression sur M. Macron, qui avait convoqué des élections anticipées au début de l’année, ce qui s’est retourné contre lui. Les partis d’opposition ont même demandé à M. Macron de démissionner dans le contexte de la crise politique et économique, alors qu’un budget 2025 n’a toujours pas été adopté par le Parlement.
Toutefois, dans une allocution télévisée, le président a déclaré qu’il resterait en poste « jusqu’à la fin » de son mandat de cinq ans, c’est-à-dire jusqu’en mai 2027.
Colère de l’opinion publique face à la crise
Les sondages indiquent que le public français en a assez de la crise. Un peu plus des deux tiers des personnes interrogées dans le cadre d’un sondage Elabe publié mercredi ont déclaré qu’elles souhaitaient que les responsables politiques parviennent à un accord, et non pas qu’ils renversent un nouveau gouvernement.
Mais la confiance est limitée, et à peu près le même nombre de personnes disent qu’elles ne croient pas que la classe politique puisse parvenir à un accord.
Dans un autre sondage IFOP, la figure de proue du Rassemblement national (RN) d’extrême droite, Marine Le Pen, a été créditée de 35 % de soutien au premier tour d’une future élection présidentielle – loin devant tout adversaire probable.
Elle a déclaré qu’elle n’était « pas mécontente » que son parti d’extrême droite ait été laissé à l’écart des tractations autour du gouvernement, semblant, pour l’instant, profiter du chaos plutôt que d’être blâmée pour avoir fait basculer le vote de défiance de la semaine dernière.