Le président espère que son choix mettra fin à des semaines d’impasse depuis l’élection surprise, et compte sur l’extrême droite pour ne pas bloquer la nomination.

Le président Emmanuel Macron a nommé Michel Barnier, l’ancien négociateur de l’Union européenne pour le Brexit, au poste de premier ministre de la France après plus de 50 jours de gouvernement intérimaire.

M. Macron s’est entretenu avec ce vétéran de la politique âgé de 73 ans au palais de l’Elysée jeudi, le chargeant de former un nouveau gouvernement dans l’espoir de mettre fin à des semaines d’impasse politique dans le pays qui ont suivi des élections législatives anticipées.

M. Barnier succède à Gabriel Attal, 35 ans, qui n’a exercé ses fonctions que pendant huit mois.

Le pari de M. Macron de convoquer des élections législatives anticipées en juin s’est retourné contre lui, sa coalition centriste perdant des dizaines de sièges et aucun parti n’obtenant la majorité absolue.

L’alliance de gauche Nouveau Front Populaire est arrivée en tête, mais M. Macron a exclu de lui demander de former un gouvernement après que d’autres partis ont déclaré qu’ils voteraient immédiatement contre.

La faction centriste de M. Macron et l’extrême droite constituent les deux autres groupes principaux de l’Assemblée nationale.

Barnier, un homme de droite du parti Les Républicains (LR), est pratiquement invisible dans la politique française depuis qu’il n’a pas réussi à obtenir l’investiture de son parti pour défier Macron à la présidence en 2022.

L’ancien ministre des Affaires étrangères et commissaire européen est désormais confronté à un défi de taille : tenter de faire passer les réformes et le budget 2025 dans un parlement sans majorité, alors que la France est sous la pression de la Commission européenne et des marchés obligataires pour réduire son déficit.

La nomination fait suite à des semaines d’efforts intenses de la part de M. Macron et de ses collaborateurs pour trouver un candidat capable de constituer des groupes de soutien au parlement et de survivre aux éventuelles tentatives des opposants du président de paralyser les efforts de formation d’un nouveau gouvernement.

Un ministre du gouvernement sortant a déclaré à l’agence de presse AFP que M. Barnier était  » très populaire auprès des députés de droite sans être un irritant pour la gauche « .

M. Macron semble compter sur le Rassemblement national (RN) d’extrême droite de Marine Le Pen, trois fois candidate à la présidence, pour ne pas bloquer la nomination de M. Barnier.

Jordan Bardella, chef du parti Rassemblement national, a déclaré que M. Barnier serait jugé « sur la base de preuves » lorsqu’il s’adressera au Parlement.

Marine Tondelier, chef de file des Verts, a répliqué : « Nous savons à la fin qui décide. Elle s’appelle Marine Le Pen. C’est à elle que Macron a décidé de se soumettre ».

Le leader de gauche Jean-Luc Mélenchon a déclaré que la nomination de M. Barnier par M. Macron signifiait que l’élection avait été « volée aux Français ».

By Laurie

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