Cette annonce met fin à plus de deux mois d’incertitude politique dans l’État membre de l’UE.
Le président français Emmanuel Macron a nommé un nouveau gouvernement, espérant mettre fin à 11 semaines d’incertitude politique après des élections législatives peu concluantes qui ont abouti à un parlement sans majorité.
Le Premier ministre conservateur Michel Barnier a constitué samedi le gouvernement dont la première tâche majeure sera de soumettre un plan budgétaire pour 2025 afin de remédier à la situation financière de la France, que le Premier ministre a qualifiée cette semaine de « très grave ».
Le cabinet de 38 membres comprend des ministres de l’alliance centriste de M. Macron et du parti conservateur Les Républicains (LR).
La tâche difficile de soumettre un plan budgétaire au Parlement le mois prochain incombe à Antoine Armand, 33 ans, le nouveau ministre des Finances. Il a précédemment occupé le poste de chef de la commission des affaires économiques du Parlement.
Jean-Noël Barrot est le nouveau ministre des affaires étrangères. Il apporte une grande expérience dans la gestion de questions internationales complexes, notamment au sein de l’Union européenne.
Sébastien Lecornu, un proche allié de Macron, conserve son poste de ministre de la défense. Le poste de ministre de l’intérieur revient à Bruno Retailleau, un conservateur convaincu qui s’occupera désormais de questions intérieures cruciales telles que la sécurité nationale, l’immigration et l’application de la loi.
La capacité de M. Barnier à gouverner efficacement fait déjà l’objet d’un examen minutieux, ses adversaires politiques de gauche promettant de le défier à chaque tournant. Le parti d’extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon, La France insoumise, a organisé samedi des manifestations contre son gouvernement.
Le Rassemblement national, parti d’extrême droite de Marine Le Pen, a déclaré qu’il surveillerait de près le gouvernement et qu’il disposait de suffisamment de voix au parlement pour le renverser, mais il s’est dit prêt à coopérer sur des questions budgétaires essentielles.
Lors des élections de juillet, un bloc de gauche appelé le Nouveau Front Populaire (NFP) a remporté le plus grand nombre de sièges parlementaires, mais pas assez pour obtenir une majorité globale.
M. Macron a fait valoir que la gauche ne serait pas en mesure de rassembler suffisamment de soutien pour former un gouvernement qui ne serait pas immédiatement renversé par le parlement. Il s’est donc tourné vers M. Barnier, 73 ans, pour diriger un gouvernement s’appuyant principalement sur le soutien parlementaire des Républicains conservateurs et des groupes centristes, tout en comptant sur une position neutre de la part de l’extrême droite.
Avant même l’annonce de samedi, des milliers de personnes aux sympathies de gauche sont descendues dans les rues de la capitale, Paris, et de la ville portuaire de Marseille pour protester contre la formation d’un gouvernement qui, selon eux, ne reflète pas le résultat des élections législatives.