Le ministre de la Défense déclare qu’Israël ne participera pas au groupe trilatéral avec les États-Unis et la France en raison des « politiques hostiles » de Paris.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a rejeté une initiative française visant à désamorcer les tensions croissantes entre Israël et le Hezbollah, alors que les craintes d’une guerre totale entre les deux parties augmentent.

M. Gallant a déclaré vendredi qu’Israël ne participerait pas à un groupe trilatéral proposé par la France avec les États-Unis et la France, tout en critiquant la position de Paris sur la guerre à Gaza.

« Alors que nous menons une guerre juste pour défendre notre peuple, la France a adopté des politiques hostiles à l’égard d’Israël », a déclaré M. Gallant dans un communiqué. « Ce faisant, la France ignore les atrocités commises par le Hamas contre les enfants, les femmes et les hommes israéliens. Israël ne sera pas partie prenante au cadre trilatéral proposé par la France ».

Il n’était pas clair si Gallant, qui fait l’objet d’une enquête sur les crimes de guerre par les procureurs de la Cour pénale internationale, s’exprimait au nom de l’ensemble du gouvernement israélien ou de son propre bureau.

Les ministres israéliens ont parfois publié des déclarations contradictoires sur le même sujet, y compris récemment sur la question de savoir si le pays accepte la proposition américaine d’un cessez-le-feu « durable » à Gaza.

Plus tard dans la journée de vendredi, plusieurs médias israéliens ont déclaré que des responsables du ministère israélien des Affaires étrangères avaient rejeté la déclaration de M. Gallant contre la France, la qualifiant d' »incorrecte et inappropriée ».

Paris a dénoncé à plusieurs reprises les attaques meurtrières du Hamas en Israël le 7 octobre, mais a également critiqué l’offensive israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, et a appelé le pays à respecter le droit humanitaire international. Les attaques israéliennes à Gaza ont tué plus de 37 000 Palestiniens depuis le 7 octobre.

Le président français Emmanuel Macron a présenté la proposition du Liban jeudi, après plusieurs jours d’escalade à la frontière israélo-libanaise. La France, qui entretient des relations étroites avec le Liban, a tenté de promouvoir une résolution négociée.

« Avec les États-Unis, nous nous sommes mis d’accord sur le principe d’un accord trilatéral. [contact group] – Israël, les Etats-Unis et la France – pour avancer sur la feuille de route que nous avons proposée, et nous ferons de même avec les autorités libanaises », a déclaré M. Macron.

En février, Paris a présenté un plan de cessation des hostilités qui prévoyait le retrait du Hezbollah à 10 km de la frontière, l’arrêt par Israël de ses attaques contre le Sud-Liban et des négociations sur les zones frontalières contestées.

Le Hezbollah a déclaré que tout accord diplomatique ne pourrait se concrétiser qu’après la fin de la guerre d’Israël contre Gaza. L’organisation libanaise a commencé à attaquer des bases militaires dans le nord d’Israël après le déclenchement de la guerre contre Gaza, dans ce qu’elle qualifie de « front de soutien » aux groupes armés palestiniens.

Israël a réagi en bombardant des villages du sud du Liban et en prenant pour cible les positions du Hezbollah. Malgré les échanges de tirs quasi-quotidiens, les affrontements se sont largement limités à la zone frontalière.

Mais les affrontements transfrontaliers se sont intensifiés ces dernières semaines, laissant entrevoir la possibilité d’une guerre majeure.

Jeudi, le Hezbollah a déclaré avoir tiré 150 roquettes et lancé 30 drones suicides sur des positions militaires israéliennes en réponse à l’assassinat de l’un de ses principaux commandants cette semaine. Plus tard dans la journée, un raid aérien israélien a tué deux femmes et blessé 15 autres civils dans le village de Jinata, au sud du Liban.

Le Hezbollah a annoncé plusieurs opérations militaires contre Israël vendredi, revendiquant notamment une attaque à la roquette contre un bâtiment abritant des soldats israéliens.

Des dizaines de milliers d’habitants du sud du Liban et du nord d’Israël ont fui leur domicile pour échapper à la violence.

Le Hezbollah se dit prêt à la guerre si Israël lance une attaque majeure. Entre-temps, les responsables israéliens se sont engagés à repousser les combattants du Hezbollah plus loin de la frontière du pays.

Les responsables américains et occidentaux ont mis en garde contre une escalade au Liban.

« Nous allons continuer à travailler pour essayer de faire progresser le calme dans le nord d’Israël et parvenir à une résolution diplomatique qui permettrait aux dizaines de milliers d’Israéliens qui ont été déplacés de leurs maisons et aux dizaines de milliers de Libanais qui ont été déplacés de leurs maisons de rentrer chez eux », a déclaré jeudi le porte-parole du Département d’État américain, Matthew Miller.

« Nous continuons à penser qu’un cessez-le-feu à Gaza est le meilleur moyen de parvenir à cette résolution diplomatique.

[Al Jazeera]

By Laurie

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