Les critiques estiment que le maintien des anneaux sur l’emblème de Paris reviendrait à en faire un « avant-poste publicitaire ».
Le projet de conserver les anneaux olympiques sur la Tour Eiffel a été critiqué par les descendants du concepteur de l’emblème parisien et a suscité des réactions négatives de la part de certains habitants de la région.
Les anneaux géants ont été un ajout populaire au monument pour les visiteurs et les touristes à Paris pendant les Jeux Olympiques du 28 juillet au 11 août dans la capitale française.
La maire Anne Hidalgo a annoncé samedi son intention de démonter les anneaux originaux, trop lourds pour rester sur le monument, et de les remplacer par de nouveaux anneaux.
« Il ne nous semble pas opportun que la Tour Eiffel, devenue le symbole de Paris et de la France entière depuis sa construction il y a 135 ans, se voit adjoindre de façon permanente le symbole d’une organisation extérieure, quel que soit son prestige », a déclaré l’Association des descendants de Gustave Eiffel dans un communiqué.
Le président de l’association, Olivier Berthelot-Eiffel, arrière-arrière-petit-fils de l’ingénieur, a déclaré à l’agence de presse AFP que la famille ne voyait pas d’inconvénient à ce que les anneaux restent plus longtemps que les Jeux Paralympiques, qui se terminent le 8 septembre.
« Mais la Tour Eiffel ne doit pas devenir une vitrine publicitaire. Anne Hidalgo aurait dû dire qu’elle voulait garder les anneaux olympiques, et non pas qu’elle l’avait décidé, puis en discuter avec le conseil de Paris et les personnes concernées », a-t-il expliqué.
Anne Hidalgo a déclaré samedi au journal Ouest-France qu’elle souhaitait conserver les anneaux et que « la décision m’appartient, et j’ai l’accord du CIO ». [International Olympic Committee]. »
« Donc, oui, ils [the rings] resteront sur la Tour Eiffel », a-t-elle déclaré sans préciser pour combien de temps.
Mme Hidalgo a également réitéré son souhait de voir la vasque olympique rester dans le jardin des Tuileries, mais le président Emmanuel Macron aura le dernier mot car le site est une propriété de l’État.
La ministre de la Culture Rachida Dati, critique et opposante de longue date de Mme Hidalgo, a également jeté le doute sur cette idée, affirmant que la maire socialiste devrait respecter les procédures de protection des bâtiments historiques.
« La Tour Eiffel est un monument protégé, l’œuvre d’un immense ingénieur et concepteur », a déclaré Mme Dati dans un communiqué.
« La protection de sa valeur architecturale et de son œuvre nécessite des autorisations et une étude d’impact avant toute modification majeure, conformément à la loi sur les bâtiments protégés », a-t-elle ajouté.
Les réactions sur les réseaux sociaux ont été mitigées, mais de nombreux Parisiens se sont montrés très sceptiques à l’idée de modifier le symbole de la ville, qui est également un site protégé du patrimoine mondial de l’UNESCO.
« La Tour Eiffel a 135 ans d’histoire et dépasse un événement sportif et médiatique de 17 jours », a commenté le groupe SOS Paris, qui milite pour la protection des monuments et du caractère historique de Paris.
« Pour moi, c’est une erreur « , a déclaré Sylvain Maillard, député de Paris et membre du parti centriste Renaissance de M. Macron, à la radio France Bleu Paris. « Les jeux ont été un moment très fort, mais la Tour Eiffel incarne quelque chose d’intemporel.
La Tour Eiffel a été inaugurée en 1889 à l’occasion de l’Exposition universelle.
Honnie par certains Parisiens à l’époque, cette tour de 324 mètres (1 063 pieds) constituée de poutres métalliques en treillis a été construite à l’origine comme une attraction temporaire destinée à mettre en valeur les prouesses de la construction française, mais elle est devenue une tour de télécommunications en activité, utilisée pour les transmissions radio et télévisées.
La « Dame de fer » est depuis devenue le symbole de la capitale et l’une des principales attractions touristiques au monde, avec 6,3 millions de visiteurs en 2023.