Trois pays européens mettent en garde contre une escalade et appellent à un cessez-le-feu à Gaza.
La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont appelé l’Iran et ses alliés à s’abstenir de toute attaque anticipée contre Israël en représailles aux récents assassinats de hauts responsables du Hamas et du Hezbollah.
Les dirigeants des trois États européens ont publié lundi une déclaration commune appelant à la « désescalade et à la stabilité régionale » au Moyen-Orient et à un cessez-le-feu urgent.
La crainte mondiale que la guerre à Gaza ne dégénère en un conflit régional total s’est accrue après l’assassinat, le mois dernier, de deux personnalités alliées à l’Iran.
Malgré les appels de plus en plus pressants à la retenue, les deux parties continuent de proférer des menaces alors que les bombardements israéliens sur Gaza se poursuivent. Pendant ce temps, des hostilités de faible intensité se poursuivent à la frontière israélo-libanaise.
« Nous appelons l’Iran et ses alliés à s’abstenir d’attaques qui aggraveraient encore les tensions régionales et compromettraient la possibilité de convenir d’un cessez-le-feu et de la libération des otages », peut-on lire dans la déclaration, qui a été signée par le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre britannique Keir Starmer.
Le trio a également approuvé la dernière initiative des États-Unis, du Qatar et de l’Égypte visant à négocier un accord pour résoudre le conflit qui dure depuis 10 mois entre Israël et le Hamas.
« Les combats doivent cesser maintenant et tous les otages encore détenus par le Hamas doivent être libérés », poursuit la déclaration. « La population de Gaza a besoin d’une livraison et d’une distribution urgentes et sans entraves de l’aide.
L’Iran devrait exécuter un ordre du guide suprême Ali Khamenei de « punir sévèrement » Israël, qu’il tient pour responsable de l’assassinat du chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh, à Téhéran.
Le groupe armé libanais Hezbollah a également promis de se venger après qu’Israël a déclaré avoir tué son commandant principal Fuad Shukr à Beyrouth.
L’Iran et le Hezbollah affirment qu’ils ne cherchent pas à déclencher une guerre totale, mais qu’ils sont prêts à y faire face.
Le commandement militaire israélien se méfie également d’un conflit ouvert alors qu’il poursuit sa guerre à Gaza et sa lutte contre le Hamas. Cependant, les dirigeants politiques intransigeants du pays semblent désireux de maintenir une rhétorique optimiste et font pression pour une action militaire accrue.
Le Hezbollah a déclaré qu’une frappe aérienne israélienne avait tué deux de ses combattants dimanche. Le groupe libanais aurait tiré 30 roquettes sur le nord d’Israël lundi.
Les États-Unis ont également ordonné dimanche à un sous-marin lanceur de missiles guidés de se rendre au Moyen-Orient et au groupe d’intervention du porte-avions USS Abraham Lincoln de naviguer plus rapidement vers la région, dans un contexte d’inquiétude croissante face à la montée des conflits dans la région. Ils ont annoncé pour la première fois la semaine dernière le déploiement de ressources supplémentaires dans la région, y compris un porte-avions.
La déclaration européenne fait suite à un message similaire du président américain Joe Biden, du président égyptien Abdel Fattah el-Sisi et de l’émir Tamim bin Hamad Al Thani du Qatar, qui ont approuvé un cadre en trois phases pour exiger le retrait d’Israël de la bande de Gaza, le retour des prisonniers détenus à Gaza auprès de leurs familles et la distribution sûre et efficace de l’aide humanitaire.
Parallèlement, aux côtés des États-Unis, les trois pays européens continuent d’envoyer des armes à Israël. Toutefois, le nouveau gouvernement britannique aurait suspendu l’octroi de nouvelles licences d’exportation dans le cadre d’un réexamen.