L’Ukraine a déclaré que des documents avaient été signés pour permettre aux instructeurs français de former les soldats de Kiev.
Tout instructeur militaire français envoyé en Ukraine serait une « cible légitime » pour les forces armées russes, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, après que des responsables ukrainiens ont révélé qu’ils cherchaient à obtenir de la France une aide à la formation de leurs troupes.
M. Lavrov a fait ces remarques lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères de la République du Congo, Jean Claude Gakosso.
« En ce qui concerne les instructeurs français, je pense qu’ils se trouvent déjà sur le territoire ukrainien », a déclaré M. Lavrov. « Indépendamment de leur statut, les fonctionnaires militaires ou les mercenaires représentent une cible légitime pour nos forces armées.
Le commandant en chef de l’Ukraine a déclaré la semaine dernière qu’il avait signé des documents qui permettraient bientôt aux instructeurs militaires français d’accéder aux centres de formation ukrainiens.
Le président français Emmanuel Macron a ensuite déclaré qu’il ne commenterait pas « les rumeurs ou les décisions qui pourraient être prises » et qu’il détaillerait le soutien de la France lors des événements organisés plus tard cette semaine pour marquer le 80e anniversaire du jour J, où il sera rejoint par des dirigeants, dont le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy.
Le bureau de M. Macron a déclaré mardi qu’il ne commenterait pas les remarques de M. Lavrov. Rien ne prouve que des instructeurs français se trouvent en Ukraine.
M. Lavrov s’est rendu plusieurs fois en Afrique au cours des dernières années, la Russie cherchant à consolider son soutien dans le contexte de l’invasion massive de l’Ukraine par Moscou. Ces dernières années, plusieurs pays africains ont exprimé leur frustration croissante à l’égard de leurs partenaires occidentaux traditionnels, tels que la France et les États-Unis, et certains se sont tournés vers la Russie pour obtenir de l’aide dans la lutte contre les insurrections islamiques.
Mardi, M. Lavrov a également rejeté la conférence de paix sur l’Ukraine qui doit se tenir en Suisse à la fin du mois. La Russie, qui insiste sur le fait que toute discussion doit commencer par les « réalités » du terrain, n’a pas été invitée. Elle occupe actuellement environ 18 % du territoire ukrainien.
« Cette conférence en Suisse n’a aucun sens », a déclaré M. Lavrov. « Le seul sens qu’elle peut avoir est d’essayer de préserver ce bloc anti-russe qui est en train de s’effondrer.
La Suisse a déclaré que plus de 80 délégations avaient confirmé leur présence. La Chine, qui a approfondi ses relations avec Moscou, a déclaré la semaine dernière qu’elle ne serait pas présente.
La République du Congo était la deuxième étape de la tournée de M. Lavrov. Il s’est rendu en Guinée lundi et a rencontré le ministre des Affaires étrangères du pays.
Mardi en fin de journée, il a atterri à l’aéroport de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, ont indiqué les autorités du pays dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux. M. Lavrov devait rencontrer mercredi le capitaine Ibrahim Traore, le dirigeant du pays qui a pris le pouvoir à la suite d’un coup d’Etat militaire en 2022.
Il était attendu au Tchad mercredi après-midi, ont indiqué les autorités du pays dans un communiqué.