Le Français Emmanuel Macron est le premier chef d’État étranger à se rendre à Beyrouth depuis l’élection de Joseph Aoun à la présidence du Liban.
Le président français Emmanuel Macron a demandé à Israël d’accélérer le retrait de ses troupes du Sud-Liban à l’approche de la date limite prévue par le cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre avec le Hezbollah l’année dernière.
Lors d’une visite à Beyrouth vendredi, M. Macron a également déclaré que l’armée libanaise devait avoir le monopole total des armes et il a exprimé le soutien de la France au renforcement du déploiement de l’armée libanaise dans le sud du pays.
« Nous avons besoin d’un retrait total de l’armée israélienne », a déclaré M. Macron, qui s’exprimait aux côtés du nouveau président du Liban, Joseph Aoun, qui était le commandant de l’armée libanaise jusqu’à son élection à la tête de l’État ce mois-ci.
« Nous soutenons (…) la montée en puissance des forces armées libanaises et leur déploiement dans le sud du pays », a déclaré le président français.
M. Macron est le premier chef d’État étranger à se rendre à Beyrouth depuis que M. Aoun a été élu par le parlement libanais pour occuper le poste vacant de chef d’État le 9 janvier, signalant un changement dans l’équilibre des pouvoirs du pays après la guerre, qui a laissé le Hezbollah, allié à l’Iran, très affaibli.
Le cessez-le-feu, qui est entré en vigueur le 27 novembre et a été négocié par les États-Unis et la France, exige que les forces israéliennes se retirent du Sud-Liban dans les 60 jours et que le Hezbollah retire tous ses combattants et ses armes du Sud.
L’armée libanaise doit également se déployer aux côtés des forces de maintien de la paix de l’ONU dans le sud au fur et à mesure du retrait de l’armée israélienne d’ici le 26 janvier.
À un peu plus d’une semaine de la date butoir, M. Macron a appelé à une mise en œuvre accélérée de la trêve.
« Il y a eu des résultats, mais ils doivent être accélérés et durables. Il faut un retrait complet des forces israéliennes et l’armée libanaise doit avoir le monopole total de toutes les armes » au Sud-Liban, a déclaré M. Macron.
Un comité composé de délégués israéliens, libanais, français et américains ainsi que d’un représentant de la force de maintien de la paix de l’ONU a été chargé de surveiller la mise en œuvre du cessez-le-feu.
M. Macron a également annoncé que Paris accueillerait dans les prochaines semaines une conférence internationale sur la reconstruction du Liban.
« Dès que le président [Aoun] viendra à Paris dans quelques semaines, nous organiserons autour de lui une conférence internationale sur la reconstruction pour trouver des financements », a déclaré M. Macron.
« La communauté internationale doit se préparer à un soutien massif à la reconstruction des infrastructures.
En direct de Beyrouth, Zeina Khodr, d’Al Jazeera, a déclaré que, selon les mots du président français, « le printemps est arrivé au Liban ».
« Il parle d’une nouvelle réalité dans le pays, d’un nouveau leadership. La visite de M. Macron s’inscrit dans le cadre du soutien apporté à cette nouvelle direction », a-t-elle déclaré.
Mme Khodr a ajouté que dans sa déclaration aux médias, M. Macron a également abordé les réformes que le Liban doit entreprendre, que ce soit dans le système judiciaire, le secteur financier ou le secteur public, alors qu’un nouveau gouvernement libanais est en train de se former.